Depuis, maintenant un an et la régularisation du poker en ligne, les joueurs français avaient de quoi se plaindre.
Il faut dire qu’entre la baisse du niveau global de jeu, le fait de ne jouer qu’entre français (enfin quasiment car des sharks étrangers viennent disputer de gros tournois) et les taxes trop élevées, il y avait de quoi se fâcher.
Mais cela n’est rien comparé à la dernière rumeur en vogue qui pourrait faire trembler les plus gros joueurs de poker.
En quête de liquidités pour renflouer ses caisses, le fisc serait aux dernières nouvelles, enclin à réclamer une part de leurs gains aux plus gros joueurs.
Comme l’explique un agent du fisc dans Le Parisien : « Même si les montants sont variables, dès lors que les gains sont réguliers, il s’agit d’un revenu professionnel soumis au paiement de l’impôt sur le revenu ».
Considéré comme un jeu de hasard, le poker n’est logiquement pas assujetti à cet impôt, mais le fisc insiste pour changer la donne ou du moins soutirer sa part du gâteau.
Il faut dire qu’avec près de trois millions de joueurs, il y a un potentiel non négligeable et une manne d’argent très importante à se faire pour l’administration.
Les joueurs « récréatifs » ne seraient bien entendu pas les principaux visés par cette décision. Les cibles de choix seraient les regulars et bien évidemment les joueurs professionnels, dont l’activité principale est de gagner leur vie grâce au poker.
Pour le fisc, ces catégories regorgent de joueurs capables de se faire plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euro annuellement.
Les inspecteurs des impôts souhaiteraient ainsi ponctionner 40 % de leurs gains à ces joueurs, dont le nombre est inconnu. Certains spécialistes les évalueraient à plusieurs centaines en France.
Le fisc mettrait aussi la pression sur ceux qui choisiraient de jouer sur des sites illégaux en leur imposant des pénalités financières importantes.
Pour l’avocat fiscaliste Eric Haber, la tâche du fisc sera tout de même plus complexe que cela. « L’administration bluffe en faisant une certaine interprétation de la législation fiscale» a-t-il expliqué dans le Parisien.
Le fisc se référerait dans ce cas à l’article 92 du Code général des impôts, mais comme le poker est considéré comme un jeu de hasard, les joueurs auraient gain de cause car la jurisprudence est de leur coté.
A moins d’une réforme de la loi, qui prendrait nécessairement un temps certain, le fisc ne peut pour l’instant pas contraindre les gros joueurs à leur verser une part de leurs revenus.
L’heure serait donc actuellement à la négociation et le fisc mettrait la pression sur les joueurs pour récupérer quelque chose, sous peine d’entamer une démarche judiciaire.
Alors y-a-t-il vraiment des raisons de s’inquiéter pour les gros joueurs ?